Chapitre o8

Devant la télé, moi et Makenna étions sur le divan regardant les deux garçons jouer à Guitar Hero. Taylor était doué mais autant que Mason qui bougeait ses doigts à une vitesse folle sur le manche de sa guitare en plastique. Lorsque la chanson fut finie, Dominique entra dans la pièce.
- Ca va, les enfants ? Nous accueillit-elle.
- Très bien, répondis-je.
Elle déposa un baiser sur le front de ses progénitures et se dirigea vers la cuisine.
- Que voulez-vous manger, ce soir, mes chéris ? Lança-t-elle, de la cuisine.
Pendant que les enfants accouraient vers leur mère lui suggérant des plats succulents, Taylor qui s'était assis près de moi me toisa affectivement. J'avais envie de me retrouver seule avec lui. Discuter devenait tellement passionnent lorsque c'était avec lui.
- Je reviens, lui dis-je, en effleurant sa cuisse.
Je me levai, suivis le chemin emprunté par Mason et Makenna quelques secondes avant. Dominique était, à présent, assise à table, Makenna sur ses genoux et Mason assis en face d'elle. J'interrompis leur conversation pour les informer de notre départ.
- Taylor et moi allons y aller, dis-je.
- Tu es sûre ? Déjà ? S'étonna Dominique.
- Oui oui ... répondis-je. Merci.
- Mais merci à toi ma chérie. A bientôt.
Je commençai à m'éloigner mais Makenna me rattrapa et me tire le bras.
-Dis, je peux aller dire au revoir à Taylor ? Dit la petite fille, en m'offrant un sourire adorable.
- Bien sûr chérie, lui répondis-je, en lui prenant la main.
Mason nous emboîta le pas et nous arrivâmes dans le salon où Taylor était déjà debout, m'attendant. Il regarda les enfants avec affection, qui aurait cru qu'un garçon tel que lui si sensible ? Moi-même, j'en était étonnée. Sans un mot Mak s'élança dans les bras de celui-ci. Il fut assez surpris au début puis s'attendris, serrant la petite fille qui avait enfui son visage dans son cou. Sur le coup je fus un peu jalouse mais je savais que plus tard je pourrais avoir pareil geste. Mak le lâcha et revint vers moi pour me dire au revoir pendant que Mason et Taylor, tout fiers, se serraient la main d'un enchaînement qu'ils avaient créé. Les deux enfants nous accompagnèrent jusqu'à la porte d'entrée puis ce fut enfin seuls que nous nous éloignâmes à ma grande satisfaction. A peine la porte refermée derrière nous, Taylor me prit la main, entrelaçant ses doigts dans les miens et nous nous dirigeâmes ainsi vers l'ascenseur. Arrivés devant la voiture, Taylor relâcha ma main lentement et je l'imitai en m'installant dans l'intérieur de l'engin. Il ne démarra pas tout de suite, relevant le visage, il me fixa de ses yeux si perçant qu'ils ferraient fondre la fille la plus sensible de l'univers. Vu l'effet que son regard me faisait, je baissai les yeux et regardai mes mains posées sur mes genoux. Il s'en rendit, bien entendu, compte.
- Tu est obligée de baisser les yeux lorsque j'essaie de bien te regarder ? Me demanda-t-il, en poussant un soupir tout en rigolant.
Je relevai, alors, le menton mais son regard avait changé.
- Et bien... Oui ! Je ... J'ai tellement peur de me perdre dans ton regard que je préfère l'éviter sinon je crois que ...
Je m'interrompis, de suite, lorsque je réalisai ce que j'étais en train de lui avouer. Il ne pu s'empêcher de sourire.
- Sinon tu crois que ? Vas-y, continue. Rigola-t-il.
- C'est rien, oublie, s'il te plaît, lui demandai-je.
Il replongea son regard dans le mien et ses yeux reprirent ce feu qui me fit palpiter, je crus, à cet instant, que je ne pourrais plus reprendre ma respiration après cet arrêt brutal de mon cœur. Mais sa voix si douce m'accorda ce miracle.
- Tu vois que tu y arrives ! S'exclama-t-il.
- Quoi ? Sursautai-je, après son changement de ton pour une exclamation émerveillée.
- Tu m'as laissé te regarder correctement !
Nous rigolâmes.
-Tu as des yeux magnifiques, m'avoua-t-il, alors.
C'est après cette révélation gênante que je me rendis compte que nos visages s'étaient à nouveau rapproché. Je ne voulais pas que la scène de cet après-midi, en sortant du restaurant, se reproduise. Pas maintenant. Comme ça «  pas maintenant » ? Jamais ! Je ne pouvais pas laisser de pareils pensées m'envahirent ! Je baissai automatiquement les yeux, ce qu'il remarqua sur mon visage déçu et il démarra la voiture aussitôt.
La première partie du voyage se fit en silence. J'étais assez préoccupée parce ce qu'il avait failli se reproduire quelques minutes auparavant. Mais apparemment le garçon que j'appréciais tant à présent ne semblait pas du tout mal à l'aise car il reprit, ensuite, la parole.
- As-tu fais un choix pour la proposition de contrat de tout à l'heure ? Me demanda-t-il.
- Et bien... commençai-je. Je ne sais pas trop. Avant d'entrer sur scène je ne me sens plus, le stress m'envahit et je ne peux plus bouger donc chanter encore moins.
- Vu comment tu as enflammé le restaurant tout à l'heure, j'ai du mal à y croire, s'étonna-t-il.
- Je ne sais pas où j'ai trouvé la force pour ne pas m'écrouler ! Mentis-je.
En réalité, je savais exactement ce qui m'avait donné cette force si particulière : ses yeux me fixant toujours plus pénétrant. Mais je ne pouvais lui avouer qu'il était à l'origine de cette aise exceptionnelle sur scène.
- Faudrait que tu essaies une deuxième fois, déclara-t-il.
Je voulus protester, ouvrit la bouche mais la refermai bien vite car si mes moments sur scène à venir pouvait être aussi beaux que celui que j'avais vécu ce matin ce ne pouvait qu'être magnifique.
- Je vais leur dire oui, déclarai-je.
Il se retourna avec un grand sourire sur le visage et me regarda les yeux brillants à présent.
- On se voit demain alors... Me dit-il.
- Oui, je crois, répondis-je, ravie.
- Génial ! Bon, on va où ? On fait quoi ? Demanda-t-il.
- Bah on peut aller chez moi ... Proposai-je.
L'idée le fit jubiler pendant quelques secondes puis il recouvra son calme. Je lui indiquai donc l'itinéraire jusque chez moi. Et il me suivit à travers les couloirs jusqu'à mon studio. Je le laissai visiter sachant que de toute façon il ne saurait pas se perdre. Pendant qu'il se baladait dans les minuscules pièces, je regardai s'il me restait quelques chose à manger pour deux personnes. Malheureusement cela faisait deux jours que je ne mangeais plus chez moi et je n'avais toujours pas fait de courses. Taylor ayant fini son tour s'était affalé dans mon divan. Je m'assis sur le dossier de ce dernier et annonçai à Taylor ma nouvelle décevante.
- Je crois que nous allons devoir sortir diner, je n'ai rien ici, déclarai-je.
- Tu rigoles ? Soupira-t-il. Alors on commande des pizzas, j'ai aucune envie de sortir d'ici. Même si ça me fait un peu penser à un foyer pour SDF, rigola-t-il.
Je le regarder, faisant semblant d'être vexé. Alors, il me prit la main et me tira. Il me fit passer au dessus du dossier du divan et je tombai sur lui. Je me coinçai dans le coin du divan posant ma tête ainsi que ma main sur son torse. Et lui, le nez dans mes cheveux caressait ma main. Nous étions si bien, je n'étais, à présent, plus du tout jalouse du Mak tantôt. J'avais eu ce que je voulais : être dans ses bras. Le bout de ses doigts frôlant agréablement le dessus de ma main me faisait frémir de temps en temps mais il ne protestait pas.
Cela faisait déjà un bon moment que nous étions dans cette position lorsque le ventre de Taylor gronda de faim, ce qui me fait sursauter. Il rigola doucement. Je passai, alors, ma main en dessous de son T-shirt caressant sa peau et effleurant chaque bosses de ses abdos ressortant légèrement de l'alignement de son ventre.
- Tu as faim, soufflai-je.
- Non, comment as-tu deviné ? Rigola-t-il, en me déposant un baiser sur mon front.
Je sentis des vibrements sous sa poitrine dus à son rire. Je me plaçai cette fois-ci sur lui de tout mon poids et essayai d'attrapai mon téléphone sur la table basse. Mais il tendit le bras et l'attrapa avant moi.
- C'est ça que tu veux ? Demanda-t-il, fier de lui.
J'acquiesçai de la tête et il me le donna. J'étais un peu gênée d'être passée ainsi sur lui pour rien mais il me répondis comme s'il avait lu dans mes pensée.
- C'est pas grave, ton essai m'a valut un bon moment ... d'écrasement, déclara-t-il.
Je le frappai dans les côtes, ce qui ne lui fit évidement aucun mal et il rigola plus qu'autre chose.
Son rire était si gai entendre jamais je n'aurais voulu le rendre triste pour qu'il continue de rigoler. C'était tellement contagieux, dés qu'il rigolait je rigolais aussi, dés qu'il souriait je souriais.
- Tu veux quoi comme pizzas ? Lui demandai-je.
- Ho ! Cool ça fait longtemps que j'en ai plus manger... Mexicaine, s'il te plaît.
- Ca marche ! Répondis-je.
Je composai le numéro et commandai les pizzas. Je redéposai, ensuite, l'appareil à terre, passant à nouveau sur Taylor et reprit ma position si confortable.
- Une pizzas Hawaï ? Constata-t-il.
- Oui, pourquoi ?
- Je sais pas, j'aurais cru qu'une fille avec autant de personnalité aurait carrément demandé un mélange de pleins de choses, rigola-t-il.
- Bah tu verras que pour ce qui est nourriture, je ne mange pas grand-chose et je suis assez difficile ! Je ne manges pratiquement que des fruits et des biscuits par contre je déteste les légumes.
- Etonnant ! S'exclama-t-il.
- Pourquoi ?
- Parce que ceux qui ne mange pas de légumes ne sont pas en forme comme les autres normalement et ont souvent du ventre. Mais toi, tu es pétillante et magnifique, me dit-il en passant sa main sur ma joue.
Je remarquai que ses yeux brillait, ils me fascinaient comme jamais. Ils n'avaient aucune ressemblance à ceux de Jules qui était d'un bleu transparent qui s'accordait parfaitement à sa chevelure blonde. Ho, mon dieu ! Jules ! Il est 22h, c'est l'heure à laquelle je dois lui téléphoner ! Je me levai passai ma jambe au dessus de Taylor pour sortir du divan et pris mon téléphone à terre.
- Où tu vas ? S'étonna celui-ci.
- Hum ... Je dois passer un coup de fils, répondis-je, en m'éloignant vers ma chambre.
Il devina bien évidement à qui cette appel était destiné vu l'expression de mon visage. Je l'entendis marmonner quelque chose mais je ne compris quoi. Dans ma chambre, je m'assis en indien sur mon lit, dos à la porte d'entrée regardant les photos affichées sur mon mur. Elles évoquaient toutes pour moi un souvenir magnifique : mon arrivée à L.A., mes moments passés avec jules, les sorties avec mes amies, les fêtes familiales. J'en eu un réel moment de nostalgie. J'en profiterais bien tant qu'ils sont encore tous en congé pour aller leur rendre visite.
- Allô ? Répondis mon petit-ami.
- C'est moi
- Ho ... Hum ... Ca va ? Répondit-il, apparemment à nouveau gêné.
- Oui, on ne peut mieux mais toi ça n'a pas l'air d'aller, m'inquiétai-je.
- Hum, si ça va très bien. Tu me manques c'est tout.
- Ho, c'est trop gentil mon cœur ! M'émerveillai-je.
Une voix féminine familière retentit en bruit de fond dans le combiné.
- T'es avec Fanny ? Demandai-je.
- Oui, on se fait une petite soirée DVD avec des potes.
- Remets leur, à tous, mon bonjour. Surtout à Fanny - sa meilleure amie - et dit lui qu'elle me manque.
- Je lui dirai, il faut que je te laisse, le film va commencer.
- Ok, à bientôt.
- Bisous.
Cet appel téléphonique et ces photos me ramenèrent dans le passé et les larmes me montèrent aux yeux. Ils me manquaient ! Ils me manquaient horriblement ! Maintenant je pleurais, lorsque je voulu me coucher sur mon lit je m'aperçu que Taylor était là. Il se tenait près de la porte et me regardait désolé. Il s'approcha de moi et se coucha près de moi. Nous regardèrent le plafond ensemble, nos mains entrelacées et mes larmes arrêtèrent de rouler sur mes joues.
- Tu aimerais le revoir, hein ? Me demanda-t-il, gentiment.
Je n'aurait pas aimer lui avouer ça à lui mais oui, je voulais revoir Jules, ainsi que ma famille et mes amis.
- Oui, lui répondis-je, une fois réconfortée.
Il prit une grande inspiration et soupira.
- On va leur rendre une petite visite alors, déclara-t-il.
- Quoi ? Dis-je, surprise.
- Et bien ce qui te rend heureuse me le rend aussi, donc on va aller en Europe ...
- J'en reviens pas , tu fais ça pour moi ? M'exclamai-je.
- Bah oui parce que, honnêtement, ton Jules là , j'ai pas trop envie de le voir, Rigola-t-il.
- Ho, tu es génial ! Criai-je en m'élançant dans ses bras.
Je le serrai comme on prend un frère dans ses bras mais le marchand de pizzas nous interrompit. Nous nous levâmes et Taylor se cacha derrière la porte pendant que je payais les pizzas. La porte fermée, nous allâmes nous installer dans le divan pour manger. J'avais tellement faim que je me ruai sur ma pizza et Taylor fut surpris.
- Et ben ... Dit-il, en me regardant.
- Quoi ? Répondis-je, la bouche pleine.
- Et bien théoriquement, une fille en la présence d'un garçon ne mange jamais par peur de se rendre ridicule. Et toi non seulement tu manges mais tu manges comme ma sœur quand elle avait 3 ans, rigola-t-il.
- Je dois le prendre comment ? Commençai-je. Bien parce que j'arrive à manger devant un garçon ou mal parce que je mange comme ta sœur ?
- Les deux ! Répondit-il.
Je le frappai sur l'épaule et nous rigolâmes. Il était minuit passée et nous nous amusions toujours autant. Mais Taylor remarqua bien vite l'heure.
- Tu as vu l'heure ? Me demanda-t-il, embarrassé.
- Et ?
- Bah c'est tard ...
- On s'en fou ! Je vais mettre mon pyjama et pendant que je m'installe dans le divan tu peux prendre une douche ou quoi ...
- Tu rigoles là ?
- Non, pas du tout, répondis-je. Je te laisse mon lit, je dormirai dans le salon.
- Encore une fois, tu rigoles ?
- Encore une fois, non je ne rigoles pas !
- Mais je vais pas prendre ton lit, je veux bien rester mais je peux pas te laisser dormir dans le divan ! S'étonna-t-il.
- Je veux que tu restes et c'es toi l'invité donc tu prends mon lit.
- Jamais ,je suis un garçon et je suis sensé te laisser le lit.
- Bon si tu ne veux pas, je te mets à la porte ... Tu choisis ! Lui dis-je.
Il hésita longuement puis accepta malgré son malaise de paraître pour un macho. J'allai donc cherchai une couette et un oreiller pour m'installer dans le divan. En sortant de ma salle de bain Taylor avait gardé juste un T-shirt et son caleçon. Et je pensai alors à toute les filles qui souhaiteraient être à ma place. Il s'approcha de moi tandis que je me glissai sous la couette que je m'étais installée. Il me déposa un baiser sur le front et je frémis.
- Bonne nuit, dit-il, d'une voix angélique.
Je lui répondis par un sourire et il reparti vers ma chambre.
A présent les lumières étaient éteintes depuis 45 minutes et je n'arrivais pas à dormir. La pensée que Taylor était dans la pièce voisine ne pouvait s'échapper de mon esprit. Alors je suivis mon instinct. Je me levai et marchai dans la pièce inondée par le noir et me dirigeai jusque dans ma chambre. Dans la pièce retentissait le souffle régulier de sa respiration. Je passé la porte ouverte de la chambre, toujours dans le noir et allai me coucher devant lui. Son ventre sur mon dos, nous nous emboîtâmes l'un dans l'autre. Apparemment lui non plus ne dormait pas non plus. Il passa son bras autour de moi caressant du bout de ses doigts ma peau fraîche.
- Je savais que j'allais te manquer, glissa-t-il dans mon oreille.
- C'est pas toi qui me manquait, c'est mon lit ... répondis-je, à voix basse.
Je sentis le souffle de son rire sur mon épaule où il déposa un baisé agréable avant que nous sombrions tous les deux.


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